Plaque au mont Aunos

Bonjour à tous,
Juste pour vous dire que jeudi je me suis fait surprendre par une plaque dans la foret du mont Aunos.
La pente était pourtant pas raide du tout.
Beaucoup de chance car je suis passé entre les arbres.
Meme dans les endroits connues pour leur faible exposition aux avalanches, ça craint.

Et bien... Cool que tu n'aies rien eu.
Décidément... Une amie avant-hier s'est fait prendre dans une plaque. Elle était seule. Massif des Bauges. Un genou plié : entorse du ligament interne. Elle a pu rentrer seule, et avec peine.
Hum... La neige... Demain, on va plutôt grimper :-) !

Elle a eu beaucoup de chance ta copine.
En faite c'était mercredi. je me suis trompé dans la jour.
Mais bon la stabilité du manteau se dégrade de jour en jour.

Salut, nous étions au Mont Aunos hier (jeudi) avec Benoit.
50cm de poudreuse lourde, mais une descente plutôt bonne même si ça manquait de style. Il faisait chaud.
Sous le sommet, et surtout dans les versants sud, plusieurs grosses plaques sont parties. Une que nous avons sans doute déclenché à distance à la descente. Dans la forêt, c'était très profond et lourd mais ça bougeait pas trop, même dans les pentes raides.
Bah ça fera ptet pas tant de mal que ça si il pleut aujourd'hui jusqu'à 2000... ça stabilisera un peu au dessous

eric a écrit:Bonjour à tous,
Juste pour vous dire que jeudi je me suis fait surprendre par une plaque dans la foret du mont Aunos.
La pente était pourtant pas raide du tout.
Beaucoup de chance car je suis passé entre les arbres.
Meme dans les endroits connues pour leur faible exposition aux avalanches, ça craint.

ouf !
c'etait ou exactement ?
juste sous la crete (il y a un ressaut un peu + raide ou il faut se mefier) ? ou bien plus bas dans la foret ? en descendant vers le sommet de l'ancien teleski il y a des pentes suffisament raides si le vent a ete assez fort pour deposer loin des cretes...

oui je serais assez curieux de savoir où c'était car justement c'est un itinéraire plûtot "safe" pas gros risques. La présence de la foret y étant pour beaucoup.

si ça continue on va bientôt sortir sur les pistes de ski de fond du boréon...

J'ai aussi souvenir d'un de mes copains qui a déclenché une plaque en forêt sur l'itinéraire jumeau de la Croix de Carlé. La forêt, même si elle accroche le manteau, n'est pas une garantie. J'ai même souvenir d'un hiver, il y a 2-3 ans, où c'étaient les zones forestières qui craignaient le plus. Il y avait eu plusieurs accidents mortels dans des zones qu'ont aurait jurées stables : montée à la baisse de la Maïris, forêt entre 2 pistes d'Isola 2000 etc.
Je ne me rappelle plus exactement de la nature du phénomène nivo-météo qui maintenait ce risque élevé, mais il me semble que la protection du couvert forestier empêchait une couche de givre de se transformer, laquelle servait de plan de glissement aux chutes ultérieures.
Si quelqu'un qui a des connaissances plus sûres en nivologie pouvait développer la chose, ce serait intéressant.

david, je suis d'accord avec toi qu'une foret n'est pas la sécurité absolue. J'ai même un pote qui a fait partir une plaque à distance dans une foret plate....C'est pas une blague.
Mais vu les conditions actuelles on aurait pu penser que là bas ça ne présentait pas vraiment de risque. Enfin je me trompe surement puisque c'est parti.
Enfin pour ce WE on sait plus trop où aller...
déjà qu'à Saint Dalmas c'est réunion de sauvages...

C'est maintenu le challenge de Cessole ?

en tout cas j'ai pas vu que c'était annulé

David a écrit:
Je ne me rappelle plus exactement de la nature du phénomène nivo-météo qui maintenait ce risque élevé

c'était l'hiver 2005/2006 avec peu de neige et un froid persistant.
=> métamorphose de gradient: gradient de température qui transforme la neige en givre (ou gobelets).
Contrairement à certaines idées reçues, la couche de neige ainsi transformée n'est pas immédiatement dangereuse (ça fait une neige sans consistance très agréable, sauf si elle est posée directement sur les cailloux!)
Elle devient juste un excellent plan de glissement pour la couche de neige qui tombe dessus (c'est là qu'on parle de givre de profondeur).
c'est pas que c'est plus dangereux en forêt qu'ailleurs, c'est juste qu'on est habitués à ce que les forêts soient plus sures que les endroits dégagés car elles sont moins travaillées par le vent.
Le faible enneigement a une forte incidence sur ce phénomène: avec une couche plus épaisse, la température est homogène dans le manteau neigeux => pas d'effet de gradient.

Dans mes souvenirs il était tombé une sorte de grésil très léger, genre billes de polystyrène, qui avait été soufflée loin des crêtes et s'était accumulée dans les zones abritées de faible altitude, en particulier en forêt. Puis une bonne neige par dessus, mais cette dernière couche était, selon météo france, "montée sur roulement à billes".

cette hiver là, en face Sud c'était béton. je me souviens avoir fait le Mercantour face Sud, rien à craindre, même à l'explosif, alors que les faces Nord étaient craignos.

et c'est souvent le cas, les faces Sud prenant le soleil et se stabilisant sous le cycle dégel-regel, alors qu'au Nord, ça caille 24/24 et le risque est "fossilisé" par le froid, dans le meillleur cas (ou agravé par la transfo). c'est ce qui se passe en ce moment, d'après le BRA.

le problème est l'appel de la poudre dans les pentes Nord qui nous fait perdre notre sang froid et prendre des risques, alors que le Sud est souvent croûté-glacé et carrément moins sexy... perso, la qualité de neige, je m'en fous un peu , mais je subis parfois des pressions des potes :-)


si l'on regarde des méthodes comme Munther, ou lors du stage sécu de cet automne, il n'y a aucune reduction de risque accordée à des pentes boisées... la sécurité en forêt, finalement, serais ce une légende?? (avec en plus le risque de se faire couper en deux par un arbre).

ceci dit, je suis un skieur prudent pour le choix de la course et je vois parfois des sorties sur les forums qui me dressent les poils sur les bras: mais bon, s'ils rentrent le compte rendu, c'est qu'ils sont même pas morts... ou pas tous.
alain

+1 Alain !!
Dans le dernier Montagnes Mag, il y a d'ailleurs un très bon article sur l'impact des CR sur les forums. La course à la plus belle sortie en oubliant souvent les risques. De plus, il est très difficile derrière son ordinateur de connaitre le véritable niveau de l'auteur de la course surtout avec des conditions changeantes. Une goulotte fournie en glace pour certains sera abo pour d'autre tout comme on peut juger une pente de neige "agréable" à skier en tant que bon skieur et horrible si l'on est moins bon.
Bref......toujours la prudence. N'oubliez pas qu'à une période pas si lointaine que ça, les skieurs ne sortaient qu'au printemps......nous avec nos skis nautique on cherche à se gaver de powpow dès le mois de novembre. La mutation de cette activité est assez impressionnante !!

j 'irais plus loin en disant que, bien évidemment, on a beaucoup moins de chance de se sortir entier d'une avalanche en secteur boisé...

Maintenant, c'est pas parce que tu portes un arva et que tu sors uniquement avec un bna inférieur à 3 que tu es en sécurité !

Ce que ne dit pas les CR , c'est par exemple:
- les infos prises auprés des pro sur le terrain (guides, gardes, gardiens...)
- les heures d'etudes de cartes
- les reflexions concertées
- le suivi historique des conditions (milles feuilles...)
- le choix du passage à 10m prés, y compris par rapport à ce qui se passe 300m au dessus...
- les précautions prises sur place (encordement , distances...)

n'avoir jamais de certitudes dans ce domaine ou l'on en apprend tous les jours , en particulier auprés des autres.

finalement, c'est un peu comme en plongée: 40m, de l'air dans la bouteille... tout va bien. jusqu'au problème

2300m, de la belle neige sous les skis... tout va bien....

et je suis sensible à l'idée de Munter sur la fausse expérience: on est passés 10 fois dans des conditions (apparement) semblables, donc, tout va bien . et on peut même aller un tout petit peu plus loin, puisque jusque là, rien ne s'est passé.

l'un des problèmes est la pression du groupe. c'est toujours embêtant de passer pour trouillard (d'autant que cette trouille là est virtuelle, ça ne saute pas aux yeux comme 300m de pur gaz!!) , un peu moins si on est bon skieur, mais quand même... c'est difficile vis à vis des autres de s'arrêter avant le sommet, puis de voir un groupe y aller sans que rien ne se passe... avaient ils raison? on est tentés de dire: oui puisque rien n'est arrivé.

parfois c'est l'inverse: je sors souvent avec un pote qui, très bon skieur, exprime ses craintes sans complexe. une fois, à 150m sous le sommet de la Ruine, la neige était chaude et glissait (en janvier!!), il a dit: stooop, j'arrête là, je ne fais pas un pas de plus. depuis le temps, et même si souvent je trouve sa position exagérée, je respecte ses choix. peut être m'a t il sauvé la vie, le problème est que l'on n'en sait rien.

en d'autres termes, c'est un domaine où il n'y a pratiquement pas de retour d'expérience valable. donc, enfin, pour moi en tous cas, je ne progresse pas avec le temps. j'ai juste fait partir une grosse très grosse avalanche vers 20 ans, ça me sert de référence parfois, mais c'est tout.

c'est pour celà que j'apprécie la méthode munther.

et puis vive le printemps, où il suffit de partir tôt pour s'enlever ce souci, aller vite et loin sur la neige dure et redescendre sur du velours...

l'exemple type de notre sortie d'hier : un magnifique renoncement à 100m du sommet, filmé ! ( d'ailleurs j'aurais dû l'intégrer au montage) : "...c'est peut-être pas la peine de se mettre la rate à court bouillon..." , assumé !